samedi, 23 mars 2013 00:00

Léopardi :la vie solitaire

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La vita solitaria
Canti chant XVI[...]
Extrait  , bilingue

La vita solitaria La vie solitaire

[...]
Talor m'assido in solitaria parte,
Sovra un  rialto, al  margine d'un lago
Di taciturne piante incoronato.
Ivi quando il meriggio in ciel si volve,
La sua  tranquilla imago il Sol dipinge,
Ed erba o foglia non si crolla  al vento,
E non onda incresparsi, e non cicala
Stridern nè batter penna augello in ramo,
Nè farfalla ronzar, nèvoce o moto
Da presso nè da lunge odi nè vedi.
Tien quelle rive altissima quiete;
Ond'io quasi me stesso e il mondo obblio
Sedendo immoto; e già mi par che  sciolte
Giaccian le membra mie, nè spirto o senso
Più le commova, e lor quiete antica
Co' silenzi del loco si confonda.


Amore, amore, assai lungi volasti
Dal petto moi, che fu si caldo un giorno,
Anzi rovente. Con sua fredda mano
Lo strinse la sciaura, e in ghiaccio è volto
Nel fior degli anni. Mi sovvien del tempo
Che mi scendesti in seno. Era quel dolce
E irrevocabil tempo, allor che s'apre
Al guardo giovanil questa infelice
Scena del mondo, e gli sorride in vista
Di paradiso. Al garzoncello il core
Di vergine speranza e di desio
Balza nel petto ; e già s'accinge all'opra
Di questa vita come a danza o gioco
Il misero mortal. Ma non si tosto,
Amor, di te m'accorsi , e il viver moi
Fortuna avea già rotto, ed a questi occhi
Non altro convenia che il pianger sempre.
[...]

[...]
Parfois je m'assieds en  un  lieu  solitaire,
Sur une pente, à la berge  d'un  lac
De taciturnes  plantes couronné.
Là-bas,  lorsque midi  tourne  au ciel,
Le soleil  peint son  image paisible,
Il n'est  herbe ou feuille qui  bruisse au vent,
Pas onde qui  se  ride, ou cigale
Qui crisse, oiseau battant des ailes
Ou paillon qui bourdonne; on n'entend, on ne voit,
Proche ou lointain, ni voix ni geste.
Garde ces rives un très haut calme,
Tel  qu'immobile j'en  oublie  presque et moi-même
Et le monde, et me semble déjà  que déliés
Gisent   mes membres, que souffle ou sens
Ne les anime plus,et que leur paix antique
Se confond  au silence  du  lieu.


Amour, amour très loin tu t'es enfui...
De mon cœur, qui fut si vif un jour,
Et brûlant même. De sa main froide
L'a serré la détresse ;en glace il s'est changé
Dans la fleur des années. Je me souviens du temps
Où tu me pénétrais. C'était ce temps
Léger irrévocable, alors que s'ouvre
Aux yeux enfants la misérable
Scène du monde et leur sourit comme l'image
D'un paradis. D'une pure espérance
Et de désir, dans la poitrine du jeune homme,
Le cœur bondit ; et comme au jeu , comme à la danse
Déjà s'apprête à l'œuvre de la vie
Le malheureux mortel. Ah, mais à peine,
Amour, t'avais-je vu, que la fortune
Avait déjà brisé mon être , et qu'à ses yeux,
Il ne convenait plus que de pleurer toujours.
[...]

Lu 6489 fois Dernière modification le mercredi, 10 septembre 2014 11:57

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