Paul Valéry
Paul Valéry, indicible correspondance
Cantiques des colonnes
CANTIQUE DES COLONNES
à Léon-Paul Fargue.
Douces colonnes, aux
Chapeaux garnis de jour,
Ornés de vrais oiseaux
Qui marchent sur le tour,
Fragments du Narcisse
Fragments du NARCISSE
Te voici, mon doux corps de lune et de rosée,
O forme obéissante à mes voeux opposée !
Qu'ils sont beaux, de mes bras les dons vastes et vains !
Mes lentes mains, dans l'or adorable se lassent
D'appeler ce captif que les feuilles enlacent ;
Mon coeur jette aux échos l'éclat des noms divins !....
Mais que ta bouche est belle en ce muet blasphème !
La jeune Parque
La jeune Parque
(extraits)
Qui pleure là , sinon le vent simple, à cette heure
Seule avec diamants extrèmes ?...mais qui pleure ,
Si proche de moi-même au moment de pleurer ?
Cette main, sur mes traits qu'elle rêve d'effleurer,
Distraitement docile à quelque fin profonde,
Attend de ma faiblesse une larme qui fonde,
Cimetière marin
Cimetière marin
Ce toit tranquille, où marchent des colombes
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer toujours recommencée !
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux !