mercredi, 24 septembre 2014 00:00

La Centaine d'amour

Évaluer cet élément
(0 Votes)

(à Mathilde Urrutia )

Traduit de  l'Espagnol par  Jean  Marcenac et André  Bonhomme

 Senora mia muy amada, gran padecimiento tuve al escribirte estos mal llamados sonetos y harto me dolieron y costaron, pero la alegria de ofrecértelos es mayor que una pradera. Al proponerlémo bien sabia que al costado de cada uno, por aficion electiva y elegancia, los poetas de todo tiempo dispusieron rimas que sonaron como plateria, cristal o canonazo. Yo, con mucha humildad hice estos sonetos de madera, les di el sonido de esta opaca y pura substancia y asi deben llegar a tus oidos. Tu y yo caminando por bosques y arenales, por lagos perdidos, por cenicientas latitudes, recogimos fragmentos de palo puro, de maderos sometidos al vaiven del agua y la intemperie. De tales suavizadisimos vestigios construi con hacha, cuchillo, cortaplumas, estas madererias de amor y edifiqué pequenas casas de catorce tablas para que en ellas vivan tus ojos que adoro y canto. Asi establecidas mis razones de amor te entrego esta centuria : sonetos  de madera que solo se levantaron porque tu les diste la vida .    

        Manana    

 Recordaras aquella quebrada caprichosa
a donde los aromas palpitantes treparon,
de cuando en cuando un pajaro vestido
con agua y lentitud : traje de invierno.

Recordara los dones de la tierra :
irascible fragancia, barro de oro,
hierbas del matorral, locas raices,
sortilegas esoinas como espadas.

Recordaras el ramo que trajiste,
ramo de sombra y agua con silencio,
ramo como una piedra con espuna.

Y aquella vez fue como nunca y siempre :
vamos alli donde no espera nada
y hallamos todo lo que esta esperando.

 

Mediodia

Radiantes dias balanceados por el agua marina,
concentrados como el interior de una piedra amarilla
cuyo esplendor de miel no derribo el desorden :
preservo su purezade rectangulo.

Crepita, si, la hora como fuego o abejas
y es verde la tarea de sumergirse en hojas,
hasta que hacia la altura es el follaje
un mundo centelleante que se apaga y susurra.

Sed del fuego, abrasadora multitud del estio
que construye un Eden con unas cuantas hojas,
porque la tierra de rostro oscuro no quiere sufrimientos

sino frescura o fuego, agua o panpara todos,
y nada deberia dividir a los hombres

 Ma Dame très aimée, grande fut ma souffrance à t'écrire ces sonnets mal nommés, qui m'ont coûté grand'peine et grand'douleur, mais la joie de te les offrir est plus grande qu'une prairie. A me les proposer, je savais bien qu'à côté de chacun, par goût, par choix, par élégance, les poètes de toujours ont placé des rimes sonnantes, argenterie, cristal, ou canonnade. Avec grande humilité moi j'ai fait ces sonnets de bois, en leur donnant le son de cette substance opaque et pure, et qu'ils atteignent ainsi tes oreilles. Toi et moi cheminons par bois et sablières, lacs perdus, latitudes de cendres, nous avons recueilli des fragments de bois pur, madriers sujets du va et vient de l'eau et de l'intempérie. De ces vestiges à l'extrême adoucis j'ai construit par la hache, le couteau, le canif, ces charpentes d'amour et bâti de petites maisons de quatorze planches pour qu'en elles vivent tes yeux que j'adore et que je chante. Voilà donc mes raisons d'amour et cette centaine est à toi : sonnets de bois qui ne sont là que de cette vie qu'ils te doivent.

Matin, Sonnet quatrième

Tu te rappelleras ce ravin capricieux,
c'est là que palpitaient les arômes grimpants,
de temps en temps passait un oiseau revêtu
de lenteur et de pluie : son costume d'hiver.

Tu te rappelleras les présents de la terre :
l'irascible parfum, avec la frange d'or,
les herbes du buisson et les folles racines,
sortilège d'épine et pareil à l'épée.

Tu te rappelleras le bouquet apporté
par toi, bouquet fait d'ombre et d'eau et de silence,
bouquet pareil à la pierre entourée d'écume.

Ce fut alors comme jamais, comme toujours :
nous partons tous les deux vers le lieu sans attente
pour y trouver tout ce qui est en train d'attendre.

 

Midi,sonnet quarante deuxième

O jours resplendissants roulés par l'eau de mer,
et denses en leur coeur comme une pierre jaune
ô la splendeur d'un miel respecté du désordre
qui préserva leur pureté rectangulaire.

L'heure crépite ainsi que l'éssaim ou la flamme,
et vert est le besoin de plonger dans les feuilles
avant que tout en haut le feuillage devienne
un monde scintillant qui s'éteint et murmure.

Soif du feu, multitude ardent e de l'été
Ô paradis que font seulement quelques feuilles :
pour la terre au visage obscur pas de souffrances,

pour tous l'eau ou le pain, pour tous l'ombre ou la flamme;
et que plus rien, plus rien ne divise les hommes
que le soleil, la nuit, la lune, les épis.

   

Pardon pour l'espagnol non accentué! Mais j'ai pensé qu'un essai de langue originale, même imparfait , rendrait hommage au poète !

Lu 5976 fois Dernière modification le mercredi, 24 septembre 2014 20:32
Plus dans cette catégorie : « Pablo Neruda par J. Marcenac et C. Couffon

Laissez un commentaire

Assurez-vous d'indiquer les informations obligatoires (*).
Le code HTML n'est pas autorisé.