mercredi, 01 février 2023 17:16

Tourgueniev

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Tourgueniev  par Henri  Troyat Tourgueniev par Henri Troyat

Eléments  biographiques

 

Tourgueniev  nait  le  28 octobre 1818 à  Orel au sud de Moscou et il  meurt  à   Bougival le  22 aout  1883.

Son  milieu est  aisé. Son  père  dont  la  famille était  d’origine Tatare,  descendant  des  Khans  de la Horde  d’or,  avait  épousé une  noble  lituanienne, plus âgée  que  lui  mais riche propriétaire terrienne de   5000 «âmes »  . Il  passe son  enfance dans  leur domaine de  Spasskoïe-Loutovinovo près de  Mtsenk avec ses deux  frères  Nikolaï et  Serguei, Avec  un  père froid  et distant, la vie  s’écoule  dominée par une  mère   tyrannique,  autoritaire et  possessive qui marquera  fortement  l’écrivain  et  développera  sa fascination pour le  caractère féminin objet de  mystère et  de  vénération, à l'origine de nombreuses  idylles.

A Spasskoïe-Loutovinovo naît son  amour  de   la  nature  où il se réfugie  souvent en  compagnie  du menu peuple de la campagne qu'il recherche. (C'est  avec  un  serf érudit  Fedor Lobanov qu'il compose ses  premiers  poèmes). Il   prend conscience   aussi très tôt  des  injustices dont sont  victimes  les  paysans déterminant son  choix pour  la  cause  qui oriente toute sa  vie  et  le  pousse  à  s’éloigner  de  la  Russie :  son  opposition au servage. En  1833 il est  admis  à  l'université de Moscou puis  à  Saint  Petersbourg mais  poursuit ses études  en Allemagne sur décision de sa  mère .  En  1842, il  a une liaison avec  une  lingère, domestique de sa  mère. De cette liaison nait   sa  fille  Pélagie .  Après  ses études, il voyage  et   vit  le  plus souvent  à  l’étranger   à  Berlin, en Italie,  à Baden-Baden, à  Londres ou  en France où se termine son existence.

Ses prises de  positions libérales et progressistes lui  valent le courroux du  régime  tsariste et la fréquente censure  de   ses œuvres , ainsi que  diverses contraintes qui  vont  du  retour obligatoire  en   Russie (assignations à résidence) et quelques  périodes soit d’exil  ou  d’emprisonnement, malgré son opposition à l’ action brutale révolutionnaire..

Ses  préférences  marquées  pour  l’occidentalisme l’oppose  aux slavophiles  , deux tendances qui  divisent   profondément  son  pays. Quoi qu’il  en soit  on  peut  reconnaitre  dans  son  œuvre  un  profond  attachement à sa  terre natale et au peuple  russe, notamment  aux  paysans  étouffés par la  noblesse.

A la veille  du  9 février  1861 date de l’abolition  du  servage,  en Russie il partage   ses terres avec  les  paysans. 

En  1843, à 25 ans  il  rencontre l’amour de sa vie  Pauline  Viardot, mezzo-soprano  célèbre. Amour  impossible,  elle  est  mariée  au critique et  directeur de théâtre Louis  Viardot. . Il  devient alors l’ami du couple et cette   amitié comme cet amour durent jusqu’à  sa mort.. Tourgueniev  confie l’éducation de sa  fille  au couple  Viardot  Elle est rebaptisée Paulinette  en  l’honneur  de  Pauline qui l’élève  comme sa fille avec ses autres enfants .

Retournant néanmoins  régulièrement  en   Russie, il suivra  toute sa vie   dans  leurs  déplacements les  Viardot,  dont  les tendances  républicaines les contraignent  à  séjourner  hors de  France après  1849. Il  meurt à  Bougival  dans  le domaine  des  Viardot. 

Ivan  Tourgueniev  est  un  esthète  Il  consacre  toute  sa vie  à   l’art  avec  la conviction  intime  de son  l’inutilité  , et de  la  vanité de l’existence ce qui  constitue  le  thème de  nombreux de ses  romans (Un  homme  de  trop, Roudine)

De  nombreuses  pages poétiques émaillent   ses textes décrivant  ses émotions devant  la nature,  au fil des saisons, dans  les forêts et campagnes russes  ainsi queses propres  états d’âmes contemplatifs où  se  reconnait l’influence romantique . Les  intrigues se  partagent entre  les problématiques  sociales  de son époque et sentimentales  où  les analyses  des  personnages  féminins  révèlent  sa fascination  pour  la femme.  

Occidentaliste  mais profondément   russe, pessimiste  mais  bienveillant,   chaleureux envers  l’humain ,  amoureux de   la nature et des animaux mais chasseur  Tourgueniev, « le  doux  géant »  comme  l’avait  baptisé son  cercle  amical, à la fois  mondain  et  solitaire,  nous  offre  bien  des contradictions .

Fidèle  à ses convictions qu'il défend âprement il  eut  de nombreux amis Gustave Flaubert notamment avec qui  il   entretint  une  correspondance régulière  jusqu’à  la  mort  de l’écrivain  Français.  Il fréquenta   Zola,  Maupassant,   Victor  Hugo, George Sand, Edmond de  Goncourt , Alphonse  Daudet , Prosper  Mérimée  avec lequel  il  traduisit  les  poèmes  de   Pouchkine,  Alexandre  Dumas, Jules Verne, des peintres ou des  musiciens  comme Charles  Gounod, nombreux dans  le cercle d’amis  de   Pauline  Viardot.

En Russie,admirateur de  Pouchkine  dont  il   publia  après sa  mort   la  correspondance, il  fut  l’ami de  Belinski, un célèbre critique  littéraire occidentaliste individualiste et nihiliste auprès  duquel  il a  été enterré selon ses  voeux .

Avec Tolstoi dont il  ne partageait  pas  les  idées sur les  méthodes  d’émancipation  des  paysans, il  entretint  des relations souvent  orageuses mais durables,  Dostoievski (slavophile) ne l’aimait  pas. Grand  admirateur  et ami  de  Gogol il assista  avec effroi  au  retour de l'auteur  des  Ames mortes  à  un  mysticisme  réactionnaire.

A  propos de son  étrange  liaison avec le couple  Viardot , un extrait de   Wikipedia  ( article sur  Pauline  Viardot) : 

  Mais les Viardot, républicains, vivent de plus en plus souvent hors de France après la victoire de Louis-Napoléon Bonaparte à l’élection présidentielle de 1849. La carrière de Pauline se déroule dès lors surtout à Londres et en Allemagne. Le couple s'installe même quelque temps à Baden-Baden.

L'écrivain russe Ivan Tourgueniev, Pauline Garcia-Viardot et son mari Louis Viardot furent amis inséparables plusieurs dizaines d'années, la liaison entre l'écrivain et la cantatrice étant considérée par Guy de Maupassant comme « la plus belle histoire d’amour du xixe siècle ». En novembre 1874, Tourgueniev achète une belle maison de maître à Bougival où il installe la famille Viardot, et il se fait construire un chalet (une sorte de datcha) quelques pas plus haut, où il décéda en 1883. La datcha de Tourgueniev 

Sa  mort suscita chez ses compatriotes qui  l’avaient peu soutenu  durant  sa  vie   une  brutale  prise  de  conscience qui fit  redouter des troubles  aux autorités . Ses obsèques à Saint   Pétersbourg furent un  triomphe.

« En effet , l’annonce de la  mort  de  Tourgueniev avait été  ressentie  dans  tous  les  milieux russes comme  un évènement  de  portée  nationale. Cet  homme  si  décrié de son  vivant laissait  en  disparaissant  l’impression d’un  vide   irréparable.. » Henri  Troyat

Sources  principales  ; Biographie  par  Henri  Troyat et  wikipédia

Ses contemporains  et compatriotes  sur   Citadelle: Litterature  russe XIX et XX siècle

Lu 654 fois Dernière modification le samedi, 04 février 2023 18:11
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